Il s'agit de trouver des formulations qui claquent et des idées qui marquent.
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Salut Stephan sans e 😉
On est ici pour parler de toi, tu nous racontes ?
J'ai commencé chez CLM BBDO en ...1998 ... OMG ça fait 25 ans !
Perso je préfère dire "depuis plus de 15 ans", ce qui n'est pas faux, et sent beaucoup moins la poussière !
En quelques mots, peux-tu nous parler de ton parcours ?
Études de communication (CELSA) puis baptême du feu dans les grosses agences de publicité, où la concurrence est rude et le niveau d'exigence élevé. Au départ c'est un assez flippant, mais on voit vite qu'on a tout à gagner à apprendre aux côtés des meilleurs, en se frottant directement aux plus gros annonceurs du monde (Apple, Pepsi, Mars, Disney, Total, ...).
Puis assez rapidement ensuite, je suis devenu freelance, parce qu'il y avait de la demande, et que j'ai immédiatement apprécié de changer d'équipe, de quartier et de budgets chaque semaine !
Concrètement, en quoi consiste le métier de concepteur-rédacteur ?
Il s'agit de trouver des formulations qui claquent et des idées qui marquent. Il peut indifféremment s'agir d'un nom de produit, d'une signature de marque, d'une campagne print, audio ou digitale, ou encore d'un film.
L'important c'est de créer de la surprise, de l'émotion et idéalement de la mémorisation.
C'est un job passionnant, qui se pratique généralement en binôme avec un directeur artistique/ designer graphique pour que le fond et la forme se répondent au mieux.
L'accroche, le texte ou la voix-off doivent enrichir les images et leur apporter un supplément d'âme. Et plus on arrive à faire simple, plus c'est efficace... même s'il faut souvent écrire une demi-douzaine de versions avant de trouver la formulation définitive.
Quel est le top 3 de tes plus belles réussites ?
J'ai eu la chance de travailler sur le lancement de Google Chrome, avec l'agence anglaise BBH à Londres, puis quelques années plus tard sur les campagnes de sponsoring football de Carlsberg avec des créatifs du monde entier réunis en workshop à Copenhague.
Deux expériences très riches et très marquantes. Sinon sur la durée, j'ai la chance de travailler depuis plus de 10 ans pour l'agence W au sein du groupe Havas. Une "relation libre" à long terme, qui pour moi vaut tous les CDI.
As-tu déjà eu un flop ? Comment t'en es-tu sorti ?
Des flops il y en a souvent ! Ça fait partie du processus créatif. On propose des choses, on échange, on rebondit, on améliore, on retravaille, jusqu'à aboutir à une version optimale. Et si chacun -clients, agence et prestataires- joue le jeu, et fait avancer le projet de façon constructive, on finit toujours pas y arriver. Ou pas.
Auquel cas on se dit qu'on fera mieux la prochaine fois. La création n'est pas une science exacte.
Qu'est-ce qui t'a donné envie d'être indépendant ?
Il y a beaucoup d'avantages et c'est très stimulant d'être à son compte. Mais le plus appréciable est sans doute de ne pas être parasité par les intrigues de management et les jeux de pouvoir, qui peuvent-être hautement toxiques et contre-productifs.
En free-lance on est plus focus sur le job, plus réactifs aussi.
On a travaillé ensemble pour créer une marque (Kate), comment tu t'y prends quand on t'appelle pour créer une marque de zéro ? (Quel est ton processus créatif pour le nom, la stratégie, etc?)
J'essaie d'être le plus attentif possible à ce qui est dit en réunion. En posant un maximum de questions, y compris " les questions idiotes", qui au fond ne le sont jamais tant que ça, et cachent souvent des idées préconçues qui limitent la réflexion.
Ensuite je regarde ce qui a déjà été fait sur le sujet, jusqu'à me forger une première intuition que j'essaye de partager au plus tôt avec l'équipe, pour la creuser davantage ou partir dans une tout autre direction si nécessaire
Qu'est-ce que tu préfères faire dans ton métier ?
La partie conception est très grisante. Surtout en team, quand on sent qu'on tient enfin quelque chose de valable... après avoir écarté les premières idées tristement "déjà vues".
On va plus loin à plusieurs cerveaux, et le ping-pong créatif de cette phase de travail est extrêmement jubilatoire.
La phase de rédaction pure est d'une autre nature, mais très captivante aussi. Il faut dégrossir, affiner, et "faire des gammes" jusqu'à trouver quelque chose qui sonne bien.
En quoi chaque projet est-il différent ?
En tout ! La problématique n'est jamais la même, la typologie de clients varie à l'infini... et parfois même les critères d'appréciation de ce que je propose diffère d'un client à l'autre.
Les techniques créatives comme la liste de mots de Kent et Rosanoff, tu y crois ou pas ? Si la réponse est non, ça vient d'où la créativité pour toi?
Jamais entendu parler, désolé ! Perso j'ai l'impression qu'être créatif c'est d'abord être très curieux de tout.
Être une éponge ou un aspirateur c'est selon... des tendances artistiques et culturelles au sens large, des nouvelles habitudes de vie, des mots de l'époque. etc...
Au final ça devient une seconde nature, d'enregistrer un maximum de références... Pour en faire autre chose à un autre moment, en croisant des univers qui n'ont à priori rien à voir.
Qu'est-ce qu'on te souhaite pour la suite ?
De continuer comme ça, ce serait déjà Hyper-bien.